L’installation des professionnels de santé : Un fossé entre les aspirations et la réalité
La pénurie de professionnels de santé et les problèmes d’accès aux soins sont des préoccupations majeures en France.
En 2019, le Conseil National de l’Ordre des Médecins et la commission des jeunes médecins du CNOM ont révélé une enquête sur les facteurs déterminants pour l’installation des professionnels de santé. Ils ont aussi identifié les obstacles à surmonter. Cette étude a évalué les conditions d’exercice et mis en lumière les besoins, attentes et craintes des jeunes et futurs médecins.
Parmi les 15 300 professionnels ayant répondu (70 % de médecins déjà installés, 16 % d’internes et 14 % de remplaçants), on observe un écart entre la volonté initiale et la concrétisation.
Les chiffres clés
- 75 % des internes envisagent de s’installer en libéral ou en exercice mixte après leurs études. En revanche, 19 % préfèrent une activité salariée.
- Sur ces 75 %, seulement 35 % s’installent vraiment cinq ans après leur première inscription à l’Ordre des médecins.
Ces résultats montrent que les attentes des jeunes médecins ont évolué. Ils cherchent désormais à casser le stéréotype selon lequel il faudrait sacrifier sa vie personnelle pour se consacrer exclusivement à ses patients.
L’évolution des besoins et l’envie d’un meilleur équilibre
L’installation en libéral est devenue un sujet complexe pour les professionnels de santé. Ce mode d’exercice n’apparaît plus aussi attrayant qu’il y a quelques années. Pourquoi ?
Des critères tels que la proximité familiale et un cadre de vie agréable jouent un rôle important. Toutefois, plusieurs freins empêchent l’installation : méconnaissance des différents modes d’installation, ignorance sur les financements, manque de temps, peur de se lancer seul(e) et surcharge administrative liée à la gestion d’un cabinet.
Un nouveau schéma qui émerge
L’hésitation des jeunes médecins à s’installer en ville pose de nombreux défis :
- Pénurie de professionnels de santé : Cela entraîne des retards de diagnostic et des soins tardifs, ce qui affecte la santé publique.
- Inégalités d’accès aux soins : Les disparités entre les zones urbaines et rurales se renforcent, augmentant les inégalités.
- Surcharge des services d’urgence : Cette surcharge réduit l’efficacité des soins et rallonge les délais de traitement.
- Vieillissement de la population médicale : Le manque de renouvellement des générations pourrait affecter la qualité des soins.